2trucs au sujet de ce drapeau : il y a un courant actif, au Grand Orient de France, qui tend Ă  imposer la drapeau europĂ©en parmi les symboles exposĂ©s en Loge [ le courant hĂ©ritĂ© d’Alain La Marseillaise, le drapeau tricolore, Marianne, le coq ou encore la devise LibertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ© », dĂ©couvrez en images les emblĂšmes de la RĂ©publique française. Le + pĂ©dago Comment choisit-on les couleurs et les symboles prĂ©sents sur un drapeau ? À quoi servent-ils ? Les Ă©lĂšves de l’école Gustave Rouanet Ă  Paris se sont intĂ©ressĂ©s Ă  ces questions et parlent de leurs origines. Car un drapeau, c'est aussi l'histoire d'un pays. Abordez la question de la symbolique des drapeaux et de la diversitĂ© avec les enfants grĂące au webdocumentaire Photo de classe et tĂ©lĂ©chargez la fiche pĂ©dagogique français langue maternelle, CE2 au CM2, pour apprendre Ă  reproduire un drapeau de son choix, le dĂ©crire et expliquer ce qu'il reprĂ©sente. Le saviez-vous ? ValĂ©ry Giscard d'Estaing prĂ©sident de la RĂ©publique française de 1974 Ă  1981, a fait diminuer le tempo de La Marseillaise afin de retrouver le rythme originel. Le + pĂ©dago TĂ©lĂ©chargez la fiche pĂ©dagogique associĂ©e niveau B1 adulte, français langue Ă©trangĂšre et amenez le dĂ©bat en classe sur la Marianne est-ce un symbole fĂ©ministe ? sexiste ? discriminatoire ? dĂ©suet ?... Symboles et emblĂšmes d'autres pays francophones

Le14 juillet 1945 : le dĂ©filĂ© de la LibĂ©ration Le 14 juillet 1945 est « plus que jamais fĂȘte nationale puisque la France y fĂȘte sa victoire, en mĂȘme temps que sa libertĂ© », selon les mots du gĂ©nĂ©ral de Gaulle.Le gĂ©nĂ©ral qui, cinq ans plus tĂŽt, s’adressant aux Français Ă  la radio, avait proclamĂ© : « Le 14 juillet 1940 ne marque pas seulement la grande douleur de la patrie.

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 Il perdit son bleu et son rouge lors du retour de la monarchie de 1814 Ă  1830, qui ne garda que le blanc royal. Reprenant ses couleurs Ă  l’occasion des Trois glorieuses, Louis-Philippe en acceptant son retour, proclame que “la nation reprenait ses couleurs”. Le drapeau se trouve de nouveau menacĂ©, lors de la proclamation de la RĂ©publique, le 25 fĂ©vrier 1848, les insurgĂ©s dĂ©sirant un drapeau totalement rouge. Toutefois, il est aujourd’hui le seul emblĂšme national que dĂ©finit l’article 2 de la constitution de la cinquiĂšme rĂ©publique alliant le bleu, le blanc et le rouge Ă  la verticale. L’hymne national la Marseillaise La Marseillaise a Ă©tĂ© composĂ©e par Claude-Joseph Rouget de Lisle capitaine du gĂ©nie sous la RĂ©volution Ă  Strasbourg dans la nuit du 25 au 26 avril suite Ă  la dĂ©claration de guerre du roi d’Autriche. IntitulĂ© “chant de guerre pour l’armĂ©e du Rhin”, l’hymne fut d’abord diffusĂ© en Alsace avant d’ĂȘtre repris par de nombreux Ă©diteurs parisiens. FredonnĂ© par plusieurs troupes de fĂ©dĂ©rĂ©s Ă  travers le pays, ce chant se retrouve du cĂŽtĂ© de Montpellier, puis de Marseille. À ce moment, il est rĂ©cupĂ©rĂ© par les volontaires marseillais qui s’apprĂȘtent Ă  rallier Paris pour soutenir les rĂ©volutionnaires qui s’y trouvent. C’est ainsi qu’ils chantent, au moment de leur entrĂ©e dans Paris – le 30 juillet 1792 – cette chanson qu’ils ont rebaptisĂ©e “Chant de guerre des armĂ©es aux frontiĂšres”. Pour les Parisiens, cet hymne guerrier devient l’hymne des Marseillais, puis la Marseillaise, proclamĂ© chant national le 14 juillet 1795. Interdite sous l’Empire et la Restauration, la Marseillaise reprit sa place lors de la RĂ©volution de 1830. Puis, la IIIĂšme RĂ©publique le choisit en 1879 comme hymne national, sans pour autant dĂ©finir d’harmonisation officielle ce qui fera dĂ©bat par la suite. En septembre 1944, une circulaire du ministĂšre de l’Éducation nationale prĂ©senta le souhait de faire chanter la Marseillaise dans les Ă©coles afin de “cĂ©lĂ©brer notre libĂ©ration et nos martyrs”. Son caractĂšre d’hymne national fut affirmĂ© de nouveau dans l’article 2 des constitutions de 1946 et de 1958. Le “tempo” varia au cours des annĂ©es interprĂ©tĂ©e un peu plus “allegro” au XXĂšme siĂšcle que dans sa composition d’origine, elle passa lĂ©gĂšrement en “moderato” avec ValĂ©ry Giscard d’Estaing avant de repartir sur un rythme “allegro” avec son successeur, François Mitterrand. Plus gĂ©nĂ©ralement, l’histoire a fait de ce chant de guerre rĂ©volutionnaire un hymne national aux teintes de libertĂ© qui accompagne aujourd’hui la plupart des manifestations officielles. Cependant, la connotation guerriĂšre et parfois mal comprise des vers de l’auteur de la Marseillaise ne font plus forcĂ©ment l’unanimitĂ©. En 1992, l’AbbĂ© Pierre pensait alors “Changeons en message d’amour, les paroles de haine de la Marseillaise”, idĂ©e par ailleurs soutenue par d’autres personnalitĂ©s telles que Charles Aznavour ou Danielle Mitterrand. Toutefois, modifier ou remplacer l’hymne nationale impliquerait probablement de rĂ©viser la Constitution. Par ailleurs, l’attachement historique des Français Ă  la RĂ©volution rend peu probable la perspective d’une potentielle modification de notre chant national. L’allĂ©gorie Marianne Marianne incarne la RĂ©publique. Elle est au dĂ©part le symbole d’une sociĂ©tĂ© secrĂšte rĂ©publicaine, nĂ©e sous la IIĂšme RĂ©publique en opposition Ă  Louis-NapolĂ©on Bonaparte, alors chef d’État, et cherchant Ă  renverser le second Empire. Marianne s’impose alors comme l’effigie de la RĂ©publique Ă  partir des annĂ©es 1880. Son bonnet phrygien fait Ă©cho Ă  celui portĂ© par les esclaves affranchis en GrĂšce et Ă  Rome et repris par les rĂ©volutionnaires venus du Midi comme emblĂšme de libertĂ©. Au fil des annĂ©es, Marianne prend le visage des Françaises de son temps, MichĂšle Morgan, Brigitte Bardot, Mireille Mathieu, Catherine Deneuve, InĂšs de la Fressange, Laetitia Casta, Evelyne Thomas. Elle orne les timbres-poste, inspire les artistes, et incarne aux yeux de tous la beautĂ© et la vitalitĂ© de la RĂ©publique Ă©ternelle. Elle est aujourd’hui encore le symbole de la RĂ©publique, visible dans chaque mairie Ă  cĂŽtĂ© du portrait du chef de l’État. Pour chaque mandat prĂ©sidentiel, Marianne change de style. Sous Emmanuel Macron, c’est “Marianne l’engagĂ©e” qui reprĂ©sente le “visage de la RĂ©publique”. La RĂ©publique, qui n’est qu’une “bataille de chaque jour et qui “n’est jamais acquise”. Plus rĂ©cemment, un dĂ©bat a resurgi Marianne a-t-elle toujours Ă©tĂ© blanche? En rĂ©alitĂ©, non. En effet, le buste de la Marianne noire apparaĂźt en 1848 afin de cĂ©lĂ©brer l’abolition de l’esclavage ainsi que les valeurs de la seconde rĂ©publique. InaugurĂ©e dix jours avant l’abolition, la Marianne noire sera tuĂ©e symboliquement par le rĂ©gime de Vichy. Cependant, des recherches ont rĂ©vĂ©lĂ© les secrets de son origine. En 1848, les francs maçons de Toulouse commandent une sculpture aux traits africains pour reprĂ©senter la France et la libertĂ©. La sculpture est inaugurĂ©e en 1848. Mais, quelques mois plus tard, cette Marianne est interdite. Elle est alors dĂ©placĂ©e dans le musĂ©e maçonnique de Toulouse jusqu’en 1941 oĂč elle sera mutilĂ©e par le rĂ©gime de Vichy. À ce jour, elle trĂŽne dans le musĂ©e de la rĂ©sistance de Toulouse. La devise LibertĂ©, ÉgalitĂ©, FraternitĂ© Les notions de libertĂ©, d’égalitĂ© et de fraternitĂ© n’ont pas Ă©tĂ© inventĂ©es par la RĂ©volution. Toutefois, il faut attendre la RĂ©volution française pour les voir rĂ©unies en triptyque. Robespierre proposait dĂ©jĂ  en 1790 que les mots “Le Peuple Français” et “LibertĂ©, ÉgalitĂ©, FraternitĂ©â€ soient inscrits sur les uniformes et sur les drapeaux. Cependant, son projet n’est pas adoptĂ©. C’est Ă  partir de 1793 que les Parisiens, rapidement imitĂ©s par les habitants des autres villes, peignent les façades de leurs maisons de cette inscription “UnitĂ©, indivisibilitĂ© de la RĂ©publique ; libertĂ©, Ă©galitĂ© ou la mort”. Bien sĂ»r, la derniĂšre partie de la phrase fut effacĂ©e rapidement. Toutefois, la devise disparaĂźt sous l’Empire pour ensuite faire son retour lors de la RĂ©volution de 1848 comme un principe de la RĂ©publique, inscrit dans la Constitution. MalgrĂ© son effacement lors du Second Empire, elle finit par s’imposer sous la IIIĂšme RĂ©publique. Ainsi, la devise est inscrite sur le fronton des Ă©difices publics le 14 juillet 1880. Elle figure dans les constitutions de 1946 et 1958 et fait aujourd’hui partie intĂ©grante du patrimoine national français. Le coq L’association du coq et de la France est nĂ©e d’un jeu de mot. En effet, le mot latin gallus signifie Ă  la fois “gaulois” et “coq”. C’est la raison pour laquelle la silhouette apparaĂźt sur les monnaies gauloises dĂšs l’AntiquitĂ©. C’est Ă  la Renaissance que l’animal s’immisce dans les reprĂ©sentations du roi de France. Au moment de la RĂ©volution Française, une commission de conseillers d’État propose Ă  NapolĂ©on Ier de l’adopter comme symbole national. Toutefois, l’Empereur refuse “Le coq n’a point de force, il ne peut ĂȘtre l’image d’un empire tel que la France”. MalgrĂ© cela, l’animal reprend sa place une premiĂšre fois en 1830 et officiellement lors de la Seconde RĂ©publique, oĂč il se trouve sur son sceau, gravĂ© sur le gouvernail que tient la libertĂ© assise. MalgrĂ© le dĂ©dain Ă©prouvĂ© par NapolĂ©on III, le coq connaĂźt son heure de gloire sous la IIIĂšme RĂ©publique qui affiche de nouveau sur son sceau et ses piĂšces d’or, un coq aux ailes dĂ©ployĂ©es et Ă  la crĂȘte fiĂšre. Aujourd’hui, et hormis la prĂ©dominance de Marianne, le coq demeure l’emblĂšme de la France aux yeux du monde et notamment lors des affrontements sportifs. Le faisceau de licteur Les faisceaux sont constituĂ©s par l’assemblage de branches longues et fines liĂ©es autour d’une hache par des laniĂšres. Les faisceaux sont recouverts d’un bouclier sur lequel sont gravĂ©es les initiales RF RĂ©publique française. Des branches de chĂȘne et d’olivier entourent le motif. Le chĂȘne symbolise la justice et l’olivier, la paix. Dans la Rome antique, ces faisceaux Ă©taient portĂ©s par des licteurs, officiers au service des magistrats dont ils exĂ©cutaient les sentences. Cependant, la rĂ©volution française rĂ©interprĂšte ce symbole le faisceau reprĂ©sente dĂ©sormais l’union et la force des citoyens français rĂ©unis pour dĂ©fendre la LibertĂ©. À ce titre, l’AssemblĂ©e constituante impose en 1790 ses “Antiques faisceaux” comme nouvel emblĂšme de la France. À la chute de la Monarchie, le faisceau de licteur devient un des symboles de la RĂ©publique française “une et indivisible”, tel un faisceau. En parallĂšle, la naissance et le dĂ©veloppement de l’Organisation des Nations Unies renforce le besoin de symboliser la RĂ©publique française par un emblĂšme. En 1953, une commission se rĂ©unit au MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres pour dĂ©finir l’emblĂšme de la France qui devra figurer dans la salle de l’AssemblĂ©e des Nations-Unies Ă  New-York. La commission adopte le projet de l’artiste Robert Louis qui s’énonce ainsi “d’azur au faisceau de licteur posĂ© en pal, sur deux branches de chĂȘne et d’olivier, passĂ©es en sautoir, le tout d’or, liĂ© par un ruban du mĂȘme, chargĂ© de la devise en lettres de sable LibertĂ©-EgalitĂ©-FraternitĂ©â€. Le faisceau de licteur est donc un emblĂšme trĂšs souvent utilisĂ© pour reprĂ©senter la RĂ©publique française, mĂȘme s’il n’a aujourd’hui aucun caractĂšre officiel. Le sceau Marques distinctives et signes d’autoritĂ©, les sceaux furent employĂ©s durant des siĂšcles par les particuliers comme instances de pouvoir civil ou religieux. L’usage du sceau n’est guĂšre en vigueur aujourd’hui qu’en de rares occasions de solennitĂ© particuliĂšre, notamment la signature de la Constitution ou ses modifications. Le sceau de la IIĂšme RĂ©publique, encore utilisĂ© aujourd’hui, fut dĂ©fini par un arrĂȘtĂ© du 8 septembre 1848. S’y trouve une femme assise, la LibertĂ©, tenant de la main droite un faisceau de licteur et de la main gauche un gouvernail sur lequel figure un coq gaulois, la patte sur un globe. Une urne portant les initiales SU rappelle l’instauration du suffrage universel direct en 1848. Aux pieds de la LibertĂ© se trouvent des attributs des beaux-arts et de l’agriculture. Le sceau comporte l’inscription “RĂ©publique française dĂ©mocratique une et indivisible” et deux formules au dos, “Au nom du peuple français” et ÉgalitĂ©, fraternitĂ©â€. Les IIIĂšme, IVĂšme et VĂšme RĂ©publiques reprirent ce sceau. Depuis 1958, la Constitution et certaines des lois constitutionnelles qui la modifiaient firent l’objet d’une mise en forme solennelle, avec sceau de cire jaune pendant sur un ruban de soie tricolore. À ce jour, la presse servant Ă  imprimer le sceau dans la cire est conservĂ©e dans le bureau du ministre de la Justice qui porte toujours le titre de “garde des sceaux”. La fĂȘte nationale le 14 juillet Pour finir
 Le 14 juillet ! La force symbolique du 14 juillet 1789 rĂ©side avant tout dans sa rĂ©ception par la postĂ©ritĂ© bien plus que dans la prise de la Bastille en soi. En effet, l’imagination populaire s’est emparĂ©e de la Bastille, qu’elle identifie comme symbole d’absolutisme royal et d’arbitraire en matiĂšre de justice. Le lendemain de l’évĂšnement, Louis XVI dĂ©signe La Fayette commandant de la garde parisienne. Un an plus tard, Ă  l’occasion du premier anniversaire de la prise de la Bastille, ce dernier expose la volontĂ© de vouloir organiser une fĂȘte nationale de la FĂ©dĂ©ration. Sa proposition est acceptĂ©e par l’AssemblĂ©e, qui voit au travers de cette commĂ©moration du 14 juillet l’occasion de cĂ©lĂ©brer l’unitĂ© de tous les Français. Toutefois, la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration suivante, en 1791, change la symbolique de ce jour. Puisqu’en effet, les Ă©vĂ©nements du printemps, la fuite Ă  Varennes notamment, instaurent un tel climat de dĂ©fiance que l’assemblĂ©e refuse de participer. C’est pourquoi les rĂ©gimes politiques suivants dĂ©laissĂšrent le 14 juillet. MĂȘme la Seconde RĂ©publique n’osa pas reprendre la date, lui prĂ©fĂ©rant le 22 septembre. Cependant, l’enracinement de la RĂ©publique exigeait rapidement la mise en place de symboles, de rituels et de pratiques collectives. À ce moment, les Ă©vĂ©nements rĂ©volutionnaires se transforment en mythes fondateurs, qui construisent une continuitĂ© historique avec la troisiĂšme RĂ©publique naissante. L’esprit de 1789 s’impose alors comme le plus Ă  mĂȘme de fĂ©dĂ©rer les Français. Alors, quelle date? Le serment du Jeu de Paume par le Tiers État? L’ouverture des États gĂ©nĂ©raux? La nuit de l’abolition des privilĂšges? La date de la DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen? Finalement, le 14 juillet s’impose dans les dĂ©bats. À la faveur des Ă©crits de Victor Hugo notamment, la mĂ©moire collective s’est emparĂ©e de ce jour historique qu’elle a Ă©levĂ© en Ă©vĂ©nement fondateur, victoire du peuple sur l’arbitraire royal. Le 21 mai 1880, un dĂ©putĂ© de Paris, Benjamin Raspail, dĂ©pose un projet de loi adoptĂ© par la chambre des dĂ©putĂ©s le 8 juin, puis par le SĂ©nat le 29 du mĂȘme mois. La loi est promulguĂ©e le 6 juillet, quelques jours avant la premiĂšre cĂ©lĂ©bration. C’est donc sous la IIIĂšme RĂ©publique que la loi du 6 juillet 1880 est adoptĂ©e et que le 14 juillet devient jour de fĂȘte nationale annuelle. Chaque fĂȘte nationale est l’occasion de rĂ©pondre aux dĂ©fis politiques de son temps. Par exemple, lors des 14 juillet 1958 et 1959, Charles de Gaulle entend montrer que le rapprochement de la France avec les États-Unis ne lui a fait perdre ni son identitĂ© ni son indĂ©pendance. Pour manifester la puissance militaire française, les armes lourdes prennent donc part au dĂ©filĂ©. De mĂȘme, le 14 juillet 1994, l’Eurocorps participe au dĂ©filĂ© de la fĂȘte nationale française sur les Champs-ÉlysĂ©es Ă  Paris. Pour la premiĂšre fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, des soldats allemands dĂ©filent en France, signe de la rĂ©conciliation franco-allemande sous l’égide europĂ©enne, etc. Sur ce bref rappel historique
 Joyeuse fĂȘte nationale ! Camille Debaud Quevous devez vous sentir mal dans la France de nos jours avec votre mentalitĂ© moyenĂągeuse. De la part d’un mec qui croit Ă  un autre mec qui se ballade sur un cheval avec des ailes Et c’est moi le moyenageux Et ne parle pas de la France stp, tu ne connais rien de ce pays et de sa culture, encore moins de son histoire. Pour toi l Error 403 Guru Meditation XID 450137181 Varnish cache server

LaFrance et ses symboles. Title: Diapositive 1 Created Date: 12/11/2015 7:32:28 PM Document presentation format: Affichage à l'écran (16:10) Other titles: Arial Calibri ChopinScript Times

Par Jorge Brites. Quand j'Ă©tais enfant, dans mon Ă©cole primaire, nous aidions les Ă©lĂšves chrĂ©tiens Ă  monter leur crĂšche de NoĂ«l, et eux fĂȘtaient l’AĂŻd avec nous. Les jours saints des chrĂ©tiens, les familles musulmanes se joignent Ă  la fĂȘte, et vice-versa. Et tous les jours saints de l’islam et de la chrĂ©tientĂ© sont fĂ©riĂ©s ». C’est avec Ă©tonnement que j’écoute le tĂ©moignage d’Issouf, enseignant burkinabĂ© aujourd’hui installĂ© Ă  Nouakchott, en Mauritanie. Ce qu’il me raconte, ce n’est pas dans la France laĂŻque que cela se passe, mais au Burkina Faso, dans l’Afrique sahĂ©lienne, Ă  la frontiĂšre entre mondes musulman, chrĂ©tien et animiste. Et des SĂ©nĂ©galais me confirment dans la foulĂ©e que chez eux, la cohabitation est assez similaire. PlutĂŽt harmonieuse, en somme. Les chrĂ©tiens y reprĂ©sentent 10% de la population, soit la mĂȘme proportion que les musulmans en France. Loin des clichĂ©s sur le clash des civilisations », ces exemples laissent perplexe quant au traitement, dans l’Hexagone, des minoritĂ©s religieuses, en tĂȘte desquelles les musulmans. Comme si le concept de laĂŻcitĂ©, qui s’était longtemps voulu un instrument de fabrication du citoyen, n’avait plus que pour effet de crĂ©er de la division, de la confusion, un sentiment de stigmatisation. Suite aux attentats des 7, 8 et 9 janvier dernier en France, le gouvernement a tentĂ©, lors de sa confĂ©rence de presse du 5 fĂ©vrier, de rĂ©agir au sentiment largement partagĂ© d’une RĂ©publique Ă  bout de souffle. Le phĂ©nomĂšne de radicalisation confessionnelle qui conduit de plus en plus de jeunes Ă  rejoindre le djihad pose des dĂ©fis non seulement en matiĂšre sĂ©curitaire, mais aussi en termes de vivre-ensemble, de citoyennetĂ© et de dĂ©mocratie. Lorsque les uns, en France, ont le sentiment d’ĂȘtre envahis par une communautĂ© religieuse Ă©trangĂšre, les autres, Français mais souvent hĂ©ritiers d’une autre culture par ailleurs, ressentent une stigmatisation pesante qui crĂ©e du ressentiment anti-français. Certes, il conviendrait de s’interroger sur les paramĂštres Ă©conomiques et sociaux qui crĂ©ent cette situation. L’échec de l’école et du marchĂ© de l’emploi Ă  insĂ©rer les nouveaux venus dans la vie active, sont Ă©videmment des problĂšmes de fond qu’il faut rĂ©gler. Mais les dĂ©fis de notre Ă©poque, dans un contexte oĂč les tensions religieuses instrumentalisĂ©es ou non sont vives, ne peuvent ĂȘtre pensĂ©s sous le seul prisme matĂ©rialiste des conditions de vie, de l'emploi et du pouvoir d'achat. La question de la citoyennetĂ©, de la cohabitation des religions, du dialogue culturel, ne doivent pas ĂȘtre Ă©ludĂ©es ou nĂ©gligĂ©es. Elles seront centrales pour rĂ©gler ensemble les problĂšmes de notre pays, car un fait incontestable est lĂ  la France d’aujourd’hui est un pays multiculturel, oĂč des religions et des communautĂ©s hĂ©ritiĂšres de cultures diverses cohabitent. Elle n'est plus simplement ce peuple de race blanche, catholique, de culture grĂ©co-latine » qu'Ă©voquait en son temps le prĂ©sident de Gaulle. Or, les rĂ©ponses apportĂ©es par notre chef de l’État le 5 fĂ©vrier, et par les diffĂ©rents partis politiques ces derniĂšres annĂ©es, rĂ©vĂšlent une absence effrayante de luciditĂ© vis-Ă -vis de cette rĂ©alitĂ©. Les drapeaux sur tous les frontons, un service civique obligatoire, le renforcement de l’enseignement moral et civique, ou encore le port de l’uniforme et l’hymne national chantĂ© Ă  l’école toujours, les solutions de nos dirigeants nous ramĂšnent Ă  une vision trĂšs XIXĂšme siĂšcle » de la citoyennetĂ© et de la RĂ©publique – en plus de nous dĂ©montrer une mĂ©connaissance totale de la rĂ©alitĂ© du terrain Ă  l'École publique. Aucune imagination, aucune proposition innovante et audacieuse. Jules Ferry reste la rĂ©fĂ©rence absolue pour une classe politique dĂ©connectĂ©e du pays. Les rites et symboles au secours de la RĂ©publique ? L’école est rĂ©guliĂšrement mise au cƓur de tout dispositif supposĂ© relancer le sentiment citoyen dans notre pays, et brandie comme l’un des remparts majeurs contre le fondamentalisme religieux. Logique, puisque c’est sur cela que s’était appuyĂ©e la IIIĂšme RĂ©publique pour se doter d'une armĂ©e de patriotes, de bons citoyens français prĂȘts Ă  porter la baĂŻonnette au front. Or, notre classe politique n’ose encore regarder que derriĂšre elle pour trouver des solutions, et le gouvernement n’a donc rien trouvĂ© de plus original que de recourir aux rites rĂ©publicains pour venir au secours de l’autoritĂ© Ă  l’école. Comme si on en Ă©tait lĂ , Ă  une simple affaire de symboles. DĂ©jĂ  prĂ©vu pour septembre 2015 dans toutes les classes, le nouvel enseignement moral et civique reprĂ©sentera, sur l’ensemble de la scolaritĂ© d’un Ă©lĂšve, 300 heures dĂ©diĂ©es. Mais qui peut vraiment imaginer qu’il permette de changer la donne ? Quelle que soit son appellation Éducation civique », Éducation Civique, Juridique et Sociale », Vie de classe », Éducation morale et civique », etc., tous ceux qui ont suivi une telle matiĂšre savent qu’elle est et restera dĂ©considĂ©rĂ©e par les Ă©lĂšves comme par les enseignants et les parents d’élĂšves. Dans un contexte scolaire oĂč l’enjeu, pour l’élĂšve, repose sur son orientation, ses rĂ©sultats, la question de son passage ou de son redoublement, l’Éducation morale et civique apparaĂźt comme la derniĂšre des prioritĂ©s. D’autant qu’il est gĂ©nĂ©ralement assurĂ© par un professeur d’Histoire-GĂ©ographie dĂ©jĂ  surchargĂ© et qui prĂ©fĂšrera utiliser ces heures pour terminer son programme. Tout aussi inutiles les symboles de la RĂ©publique appelĂ©s Ă  la rescousse, doivent ĂȘtre appris et cĂ©lĂ©brĂ©s ; ils sont en fait dĂ©jĂ  obligatoires dans les programmes de primaire. Un temps oubliĂ©e dans les Ă©coles, La Marseillaise a retrouvĂ© son aura dans les programmes officiels de 1985, rĂ©digĂ©s sous la houlette de Jean-Pierre ChevĂšnement. Depuis la loi Fillon de 2005, l’hymne national doit ĂȘtre maĂźtrisĂ© par les enfants en classe de CM1. Ils doivent aussi reconnaĂźtre les autres emblĂšmes de la RĂ©publique le drapeau tricolore, le buste de Marianne et la devise libertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ© ». En 2011, une circulaire prĂ©cisait L’hymne national est appris et chantĂ© par les enfants dans l’école et, chaque fois que possible, lors de manifestations commĂ©moratives ». Les textes recommandent son interprĂ©tation par les chorales scolaires. La comprĂ©hension de ce chant suppose de disposer d’élĂ©ments sur son contexte de crĂ©ation. Ce travail peut ĂȘtre fait en CM1 ou en CM2. Mais quelle rĂ©alitĂ© cherche-t-on Ă  reconstruire Ă  travers ces symboles ? Au mieux, on veut, comme au XIXĂšme siĂšcle, produire des citoyens formatĂ©s qui chantent La Marseillaise et saluent le drapeau sans trop rĂ©flĂ©chir Ă  leur signification en termes de valeurs. Au pire, on en dĂ©goĂ»tera encore davantage les Ă©lĂšves, qui associeront ces symboles Ă  l’autoritĂ© publique qu’ils contestent et qui Ă©choue Ă  leur offrir des perspectives. Sans mĂȘme compter la difficultĂ© Ă  laquelle seront confrontĂ©s certains professeurs, devant des Ă©lĂšves qui refuseront de saluer le drapeau et de chanter. Au final, l’imagination de nos dirigeants ne leur permet pas d’envisager des solutions ailleurs que dans des rites vieux d'un siĂšcle et demi. L’idĂ©e mĂȘme de chercher de nouveaux symboles pour une nation qui a tout de mĂȘme un peu changĂ© depuis Jules Ferry et ses compĂšres, semble totalement anathĂšme. Accorder les symboles Ă  la rĂ©alitĂ©, et non simuler l’inverse Parmi les mesures annoncĂ©es, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, a indiquĂ© qu’il sera demandĂ© aux Ă©tablissements d’inscrire clairement » dans leur projet les participations aux commĂ©morations patriotiques ». On a Ă©galement vu ressurgir, parmi d’autres remĂšdes, des pratiques sans cesse invoquĂ©es se lever quand le professeur rentre dans la classe, le vouvoyer, installer systĂ©matiquement son bureau sur une estrade, etc. Parmi les syndicats d’enseignants, le Syndicat national des lycĂ©es et collĂšges Snalc a dĂ©clarĂ© Ă©couter avec intĂ©rĂȘt » les propositions du gouvernement, notamment celles consistant Ă  faire de l’école un sanctuaire de civilitĂ©, de politesse et de respect, en particulier Ă  l’égard des maĂźtres ». Mais force est de constater que ces symboles et marques de respect ne rĂšgleront pas Ă  eux seuls le problĂšme d’une École qui n'est jamais que le reflet de notre sociĂ©tĂ© divisĂ©e. Avant les attentats de janvier dĂ©jĂ , la Loi de refondation sur l’École, promulguĂ©e le 8 juillet 2013, prĂ©voyait que la devise de la RĂ©publique, le drapeau tricolore et le drapeau europĂ©en soient apposĂ©s sur la façade » de l’ensemble des Ă©tablissements scolaires publics et privĂ©s sous contrat. En outre, la DĂ©claration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 doit ĂȘtre affichĂ©e de maniĂšre visible Ă  l’intĂ©rieur des Ă©tablissements scolaires. Probablement que les Ă©lĂšves se bousculeront pour la lire ! Dans les faits, l’impact de telles mesurettes sera sans doute le mĂȘme que celui d’une mention ne pas abuser » sur une publicitĂ© pour boissons gazeuses seuls les gens dĂ©jĂ  avertis la lisent et y sont sensibles. Une premiĂšre approche constructive consisterait Ă  donner la parole, sur ces questions, aux citoyens qui sont effectivement concernĂ©s par la coexistence multiculturelle, et qui la vivent au quotidien. Si l’on veut que les gens se sentent effectivement citoyens et agissent comme tels, il faut bien que d’une façon ou d’une autre ils participent Ă  la vie de la citĂ© et puissent s’y exprimer et y trouver leur place. Qu’ils sentent qu’ils en font partie comme citoyens de plein droit, et que la France n’est dĂ©mocratique que si chacune et chacun a la parole et que cette parole est Ă©coutĂ©e. Vivre ensemble passe aussi par le dialogue et la rencontre de l'autre. Cette affirmation peut sonner comme une gĂ©nĂ©ralitĂ© abstraite et candide, mais elle trouve sa vĂ©rification dans des rĂ©alitĂ©s bien concrĂštes. L'Ă©change doit ĂȘtre le maĂźtre-mot de toute rĂ©flexion sur la notion de citoyennetĂ© pour une population aussi hĂ©tĂ©rogĂšne que la nĂŽtre, car il n'est pire sociĂ©tĂ© que celle oĂč les gens ne se parlent pas. Les cas du Burkina Faso et du SĂ©nĂ©gal sont des exemples parmi d’autres de coexistence pacifique de communautĂ©s linguistiques et confessionnelles diverses, et le continent africain en compte par dizaines, loin des a priori sur l’éternelle Afrique en guerre. On pourrait facilement imaginer que des jeunes BurkinabĂš, par exemple, viennent en France expliquer comment chrĂ©tiens, musulmans et animistes, dans leur pays, vivent ensemble et font de chaque cĂ©rĂ©monie et fĂȘte religieuse un Ă©vĂ©nement culturel collectif, une forme de tradition partagĂ©e. De mĂȘme que les pouvoirs publics français pourraient communiquer sur de tels exemples Ă  travers des supports audiovisuels, des courts-mĂ©trages, etc. De telles initiatives permettraient aux Français de s’ouvrir sur d’autres approches de la laĂŻcitĂ© car le Burkina Faso est officiellement laĂŻc. Surtout, en prĂ©sentant des sociĂ©tĂ©s africaines comme des exemples de vivre-ensemble harmonieux entre communautĂ©s, elles rompraient avec cette Ă©ternelle vision d’une Afrique qui a tout Ă  apprendre de l’Europe, et jamais l’inverse. S’appuyant sur les diffĂ©rentes diasporas africaines prĂ©sentes en France, cela contribuerait peut-ĂȘtre Ă  faire Ă©voluer positivement la façon dont chacun voit la rĂ©alitĂ© de part et d’autre. Cet Ă©change pourrait dĂ©passer le cadre strictement religieux sur lequel nos mĂ©dias et bien des politiciens se focalisent comme si un individu se rĂ©sumait Ă  sa religion, et comme si tous nos concitoyens d'origine Ă©trangĂšre devaient en avoir une. Il convient d'aborder le dialogue sous un prisme culturel plus large, en expliquant comment les sociĂ©tĂ©s d'origine des migrants se sont construites historiquement, ou encore avec des temps d'Ă©changes rĂ©guliers. Des collectivitĂ©s en Europe montrent dĂ©jĂ  la voie. C'est le cas par exemple au Portugal, oĂč des Ă©vĂšnements culinaires, musicaux, etc., sont organisĂ©s chaque annĂ©e Ă  Lisbonne fĂȘtes de quartier de la Mouraria, All Artes, Lisboa Mistura, etc., qui constitue un cas trĂšs illustratif de ville europĂ©enne cosmopolite oĂč les dĂ©fis sont nombreux mais oĂč la posture des autoritĂ©s locales entraĂźne une dynamique positive de dialogue et de rencontres. Encore une fois, il ne s'agit pas de plonger dans l'angĂ©lisme et de s'en tenir Ă  prĂ©senter un folklore qui bien souvent ne correspond pas forcĂ©ment Ă  la rĂ©alitĂ© des deuxiĂšme ou troisiĂšme gĂ©nĂ©rations de migrants. Il s'agit de provoquer la rencontre, d'instaurer un climat de confiance et de connaissance de l'autre. Avons-nous si peu confiance en nous-mĂȘmes et dans notre culture nationale pour croire que d'aller au-devant de l'autre et s'approprier son bagage identitaire hĂ©ritĂ© de ses parents ou grands-parents immigrĂ©s nous menacent ? Des lignes rouges doivent certes ĂȘtre fixĂ©es en termes de valeurs et de rĂšgles de vie collective, notamment en ce qui concerne l'Ă©galitĂ© entre hommes et femmes, qui, mĂȘme s'il reste du chemin Ă  parcourir, reste en France l'un des principaux acquis du XXĂšme siĂšcle. Il faut parallĂšlement reconnaĂźtre qu'un migrant et ses enfants viennent avec un bagage identitaire, qui constitue une partie du patrimoine de la France d'aujourd'hui et de demain. L'opportunitĂ© du multilinguisme, ou comment dĂ©lier les langues du dialogue culturel ? La RĂ©publique, Ă  travers ses rĂšgles, son systĂšme d'Ă©ducation et sa rhĂ©torique, doit permettre Ă  chaque citoyen de devenir un acteur de la vie de la citĂ©, et non un perroquet qui chante Ă  plein poumon devant son drapeau en espĂ©rant que la ligne Maginot tiendra bon. Dans cette optique, et dans celle d’un pays qui assume sa rĂ©alitĂ© multiculturelle, notre rapport aux langues gagnerait Ă  ĂȘtre repensĂ©. La Nation française s’est construite depuis plus de deux siĂšcles sur l’idĂ©e que le français devait s’imposer comme langue vĂ©hiculaire unique, au dĂ©triment des autres. Posons-nous la question Ă  l’heure oĂč, comme jamais, les hommes se dĂ©placent, communiquent, Ă©changent des idĂ©es, travaillent ensemble et font du commerce par-delĂ  les frontiĂšres, cette vision est-elle pertinente ? Pourquoi la France ne s’appuie-t-elle pas sur la prĂ©sence de nombreuses communautĂ©s d’origine Ă©trangĂšres pour favoriser un multilinguisme qui serait assurĂ©ment crĂ©ateur d’opportunitĂ©s intellectuelles, culturelles et Ă©conomiques ? Le pays compte plus de Portugais binationaux ou nationaux, qui constituent la deuxiĂšme communautĂ© immigrĂ©e aprĂšs les AlgĂ©riens, mais trĂšs rares sont les Ă©coles publiques dispensant des cours de langue portugaise. Le niveau des jeunes dans cette langue est par consĂ©quent trop souvent lacunaire. De mĂȘme, la France, qui compterait 5 Ă  6 millions de personnes d’origine maghrĂ©bine dont environ 3,5 millions auraient la nationalitĂ© française, a ratĂ© depuis un demi-siĂšcle l’occasion de se doter d’une Ă©lite arabophone. Le signal envoyĂ© aurait pourtant Ă©tĂ© celui d'un pays qui assume de maniĂšre positive la prĂ©sence des migrants et leur apport Ă  son dĂ©veloppement. Surtout, l’erreur serait de croire qu’une telle option aurait Ă©tĂ© ou serait contradictoire avec un apprentissage de qualitĂ© du français. Encore une fois, les exemples africains sont lĂ  pour nous dĂ©montrer que le multilinguisme peut ĂȘtre la rĂšgle et non l’exception dans une sociĂ©tĂ© oĂč des communautĂ©s diverses cohabitent sans conflit et sous les mĂȘmes lois. Sans aller aussi loin, rappelons que dans quelques pays europĂ©ens, le bilinguisme, voire le trilinguisme, est la rĂšgle l’Irlande, le Luxembourg, Malte, l'Écosse, la Catalogne, la Finlande, etc. Fort heureusement, les hommes sont capables d’apprendre et de maĂźtriser plusieurs langues, sans que cela ne porte nĂ©cessairement prĂ©judice Ă  l’une d'entre elles. La situation actuelle ne satisfait d'ailleurs personne, pas mĂȘme les tenants de l'apprentissage strict du français, puisque bon nombre de descendants d’immigrĂ©s parlent mal et le français et leur langue d’origine. Au contraire, maĂźtriser cette derniĂšre pouvait contribuer Ă  donner des repĂšres plus solides dans l’apprentissage du français. Mais aborder cette question des langues et remettre en cause la position monopolistique du français Ă  l’école et en sociĂ©tĂ© constitueraient une Ă©volution jamais vue de la part de nos dirigeants politiques. Et de toute Ă©vidence, ce n’est pas pour demain. Cette voie de promotion des langues issues de l’immigration serait d’autant plus intĂ©ressante qu’elle amĂ©liorerait l’image de la France, vieille nation rĂ©putĂ©e aujourd'hui pour le traitement discriminatoire des Ă©trangers prĂ©sents sur son sol merci Nicolas Sarkozy pour avoir su renvoyer cette belle image Ă  l'international, comme ministre de l'IntĂ©rieur puis comme prĂ©sident. D’autant que notre pays tient en Europe une position originale, puisque les descendants d’immigrĂ©s y sont plus nombreux que les immigrĂ©s. En effet, selon l’étude ImmigrĂ©s et descendants d’immigrĂ©s en France » publiĂ©e par l’Institut national de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques INSEE en octobre 2012, plus de 5,3 millions d’immigrĂ©s vivaient en France en 2008. Leurs descendants sont prĂšs de 6,7 millions, soit 11% de la population. La deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration est donc plus importante en nombre que la premiĂšre, attestant d’une France au visage mouvant en fonction des courants migratoires qui la traversent. La nĂ©cessitĂ© d'un travail de reconnaissance Ă  double sens Le tĂ©moignage par lequel dĂ©marrait cet article, relatant la façon dont des enfants partagent les traditions des uns et des autres, rĂ©sonne comme un Ă©cho Ă  la dĂ©cision du Tribunal administratif de Nantes d’interdire la crĂšche de NoĂ«l dans le hall d’accueil du Conseil gĂ©nĂ©ral de la VendĂ©e, estimant cette pratique incompatible avec la neutralitĂ© du service public ». La fĂ©dĂ©ration locale de l’association Libre pensĂ©e, Ă  l’origine du recours dĂ©posĂ© dĂšs 2012, invoque le principe de laĂŻcitĂ© pour assurer une neutralitĂ© des pouvoirs publics face aux institutions religieuses et aux croyances de chacun. Mais effacer tout ce qui de prĂšs ou de loin nous ramĂšne Ă  ce que fut la tradition en France, mĂȘme si cela est rattachĂ© Ă  des croyances, est-ce sain pour la sociĂ©tĂ© dans son ensemble ? Le Conseil gĂ©nĂ©ral de VendĂ©e a rĂ©agi dans un communiquĂ© Le respect de la laĂŻcitĂ© n’est pas l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles. Faudrait-il interdire les Ă©toiles dans les guirlandes de NoĂ«l qui dĂ©corent nos rues en ce moment sous prĂ©texte qu’il s’agit d’un symbole religieux indigne d’un espace public ? » Dans le mĂȘme sens, on pourrait se demander pourquoi tolĂ©rer les croix au sommet des Ă©glises, puisqu’aprĂšs tout la plupart d’entre elles appartiennent Ă  l’État et aux communes, qui entretiennent par consĂ©quent des lieux de culte chrĂ©tiens. En bref, il est illusoire de prĂ©tendre que l'État est rĂ©ellement neutre, puisqu'il est l'hĂ©ritier d'une histoire inĂ©vitablement marquĂ©e par une tradition religieuse. Un simple coup d'Ɠil Ă  notre calendrier chrĂ©tien et au choix de nos jours fĂ©riĂ©s suffit Ă  s'en convaincre. La frontiĂšre entre le religieux et ce qui relĂšve du patrimoine historique, artistique, culturel, voire philosophique, est certes floue. Mais si nous avons abordĂ© plus haut un fait indĂ©niable, Ă  savoir le caractĂšre multiculturel de notre pays, il convient d’en rappeler un autre la France a des traditions et des coutumes. Elle n’est pas une entitĂ© culturellement neutre et vide de contenu. Et ce sont ses traditions, ses coutumes, son socle de valeurs hĂ©ritĂ©es tout Ă  la fois des traditions gallo-romaine, chrĂ©tienne et rĂ©volutionnaire qui ont structurĂ© ce pays et en ont fait ce qu'il est. Il est essentiel de garder cela Ă  l’esprit, car l’oublier c’est prendre le risque de nĂ©gliger les susceptibilitĂ©s de millions de nos compatriotes pour qui le concept de nation française n’est pas qu’une chose abstraite ou en construction, mais une rĂ©alitĂ© hĂ©ritĂ©e de plusieurs siĂšcles d'histoire. Le cas de Charlie Hebdo est Ă  cet Ă©gard Ă©difiant avant et aprĂšs l’attaque du 7 janvier, l'hebdomadaire a Ă©tĂ© l'objet de critiques rĂ©guliĂšres Ă  l'Ă©gard de ses caricatures de Mahomet. Or, bon nombre de ces critiques s’appuyaient sur l’idĂ©e que de tels dessins offensaient une partie des musulmans, dont beaucoup de Français, dans leur foi et leur tradition. Mais personne ne semble avoir envisagĂ© la possibilitĂ©, Ă  l’inverse, que les plaintes portĂ©es contre Charlie Hebdo puissent elles aussi offenser des Français dans leur foi et leur tradition. Depuis des siĂšcles, la France a dĂ©veloppĂ© une culture de la satire politique et religieuse. C’est au moins vrai depuis le XVIIĂšme siĂšcle de MoliĂšre, et plus vrai encore depuis le siĂšcle des LumiĂšres, et cela relĂšve d’une conception de la libertĂ© de pensĂ©e et d’expression proprement française – et qui a largement inspirĂ© l’Europe. Condamner Charlie Hebdo sans considĂ©ration de la qualitĂ© des dessins qui y ont Ă©tĂ© publiĂ©s, mais pour le principe mĂȘme de la caricature d'un objet en particulier, c’est ignorer cette conception de la libertĂ© qui fait que la France est la France. C’est ignorer Ă©galement que dans notre pays, la religion est une opinion, et non un dogme ou une source de loi. Parler de coexistence pacifique des communautĂ©s, c'est donc aussi prendre en compte les susceptibilitĂ©s des Français pour qui cette tradition de la satire est un Ă©lĂ©ment constitutif de notre identitĂ©. En somme, il faut que mĂȘme les croyants intĂšgrent que la prĂ©servation de cette libertĂ© de ton et de parole, qui existe dans peu d'endroits au monde, relĂšve d'une forme de sacrĂ© dans la culture et la tradition françaises, et ne doit donc pas ĂȘtre attaquĂ© en soi – tout comme un État religieux ne tolĂšre pas la critique envers son dieu ou son prophĂšte. La nĂ©cessitĂ© d'une RĂ©publique inclusive L’idĂ©e ici n’est pas de proposer des recettes-miracles, mais de soulever des questions. Le rapport prĂ©sentĂ© au gouvernement en novembre 2013 par un comitĂ© de 125 experts, probablement proches du think tank Terra Nova, proposait des solutions innovantes, mais pour la plupart assez absurdes ou contre-productives, comme par exemple le fait d’ assumer la dimension arabo-orientale de la France » les Syriens apprĂ©cieront sans doute d’avoir Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rĂ©s aux BerbĂšres, pourtant bien plus nombreux dans l'Hexagone, dans cette formulation aberrante, ou proposant d’abolir l’interdiction du port des signes religieux Ă  l’école. Pour une fois, le gouvernement socialiste a eu la bonne idĂ©e de ne pas suivre une pente aussi glissante, qui aurait valu un nouveau boom Ă©lectoral au Front national, mĂȘme si certaines propositions liĂ©es Ă  l’apprentissage de la langue arabe auraient mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre Ă©tudiĂ©es. Il s’agit de s’ouvrir Ă  des idĂ©es originales sans nĂ©gliger pour autant les problĂšmes et les peurs liĂ©s Ă  des communautĂ©s qui elles-mĂȘmes se sentent marginalisĂ©es. Les enfants de ces vagues d’immigration arrivĂ©es dans les annĂ©es 70 et 80 ont grandi dans cette École qui nous est si prĂ©cieuse et revendiquent Ă  juste titre leur place dans la RĂ©publique. Aborder la question de la citoyennetĂ© dans un esprit d’ouverture, en allant plus loin que la simple promotion de vieux symboles et le recours aux recettes dĂ©passĂ©es du XIXĂšme siĂšcle, et en s’appuyant sur des expĂ©riences et modĂšles originaux qui fonctionnent ailleurs, permettrait de penser la refonte du contrat social qui nous lie tous en tant que citoyens. Un changement d’approche sera indispensable pour aboutir Ă  une rĂ©publique qui reconnaĂźt ses rĂ©alitĂ©s sociales et accepte le fait migratoire comme l’une de ses composantes constructives et non comme une Ă©pine qui viendrait remettre en cause la cohĂ©sion nationale. Le passage Ă  tabac le 31 janvier dernier d’un jeune artiste, Combo, Ă  Porte DorĂ©e, Ă  Paris, alors qu’il finalisait une Ɠuvre appelant Ă  la coexistence des croyances et qu’il refusait de l’effacer, illustre bien l’ampleur de la tĂąche. AprĂšs avoir menĂ© campagne en faveur de la jeunesse, notre chef de l'État, en manque d'inspiration, devrait s'appuyer sur elle pour redonner un sens au concept de citoyennetĂ©.
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symbole tricolore et circulaire de la france